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émotions et photons, le blog de jean-christophe arcos

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. lectures perso de l'art actuel à l'ère du web 2.0

19 V 07 :: :: Bill Viola, Musée Rodin, Nuit des musées

The Messenger, Bill Viola

La jeunesse s'égaille dans le premier jardin, Rodin côtoie Rodin, le buis côtoie Rodin, la nuit côtoie Rodin. Au loin, comme un rêve de vacarme. L'écran surplombe le miroir d'eau, le son métallique, aqueux, sourd, foetal, si caractéristique de Bill Viola ce bruit d'étouffement qui se glisse autour comme un halo étanche. L'homme s'entoure d'eau de plus en plus profondément, ses membres se disloquent en ronds de chair blanche, fondent, reviennent du loin, redeviennent précis, proches, ils émergent, il ouvre les yeux, des yeux hallucinés de neuf au monde, il respire, il inspire, il se couvre d'eau, attiré orthogonalement au fond, à nouveau ses bras et ses jambes mollissent, éclatent sans violence, et cet intime cataclysme universel, miroité sur moi et sur l'eau gavée de limon, recommence dans la nuit des temps. (bravo à Sabine Cazenave)

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12 V 07 :: :: Jean-Pierre Raynaud , galerie JGM (Paris)

Objet-drapeau Crucifix, Jean-Pierre Raynaud

D'abord il y a le calme privilégié de cette cour, de cet hôtel particulier; le calme aussi intérieur : je sais ce que je vais voir... Et il y a le choc : ce Christ utilisé, objectivé, cette souffrance en croix bleu-blanc-rouge, cet étirement concomitant de deux symboles depuis 100 ans disjoints qui se rechevauchent dans une passion de plastique pur. Blasphème conjuratoire aussi, les canards en caoutchouc qui arc-en-ciellent la grande toile bleu-blanc-rouge, réifiant ridiculement le drapeau, pourtant sursacralisé sur son châssis. Du godemichet à l'obus, du crucifix au pot, de la culotte porno à l'affiche solitaire, c'est le drapeau qui se détourne, qui, décollé de sa mythologie universelle, vient salutairement se recoller aux choses et ipso facto se chosifier. Un drapeau, c'est ce qu'on en fait.

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21 IV 07 :: :: Benjamin Sabatier , galerie Jérôme de Noirmont (Paris)

page de Benjamin Sabatier

Soleil dans le 8ème, je prends la rue Royale, conduisant à l'Elysée, et pousse jusqu'à l'expo Sabatier. Surpris d'abord par le radical changement de ton de Sabatier : les chutes d'aggloméré aux assemblements néoconstructivistes, répartis sur le flanc ou les pattes, montrent un nouvel aspect de son travail, après mon coup de coeur de la FIAC. Les cartons de kits IBK se multiplient dans tous les coins : Sabatier, miraculeux travailleur, produit à la chaîne. Dans les séries de moulages patinés à l'étage, le ciment incarne l'absence de destinée des emballages. Ce plein ne dévoile pas l'objet, mais, comme les bacs à glaçons gavés de petits papiers (cartes IGN, articles de presse, photos d'artistes, en boule) ou les cartons vides saturés d'étiquettes (photo - crédit galerie J. de Noirmont), révèle en creux un trop-plein, une idéologie économique : nous vivons identifiés par la customisation générale, bourrant chaque individu jusqu'à l'oublieuse ivresse de soi. Do it yourself...

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08 III 07 :: :: Virginie Yassef , galerie G.-P. & N. Vallois (Paris)

Virginie Yassef, Passe-Apache

Double dispositif vidéo & sculpture, Alloy se conçoit comme un opéra cosmique dont le héros principal est le dispositif lui-même. Un mécano spatial s'assemble (s'allie) selon le geste déterminé/aléatoire d'un enfant, prenant forme après forme sa ligne de force brisée : le devenir, l'instable devenir, l'instable et gracieux devenir. Musique céleste et texte sci-fi de Bismuth, le petit démiurge manipule avec légèreté un objet au destin présumé stellaire. Les planches-contact véhiculent le même trouble doux: les clichés établissent des scénarios où la banalité urbaine rassemble des pièces à conviction certaines et coïncidentes. Et Virginie Yassef se promène, lumineuse, souriante, au milieu des vernisseurs destabilisés et tranquilles, comme s'assurant du bon déroulement de leur voyage. (Le Guet-Apens de la Générale n'a pas dit son dernier mot: on y voyait le Passe-Apache de V. Yassef, ici en photo.)

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02 III 07 :: :: Julien Prévieux, galerie Jousse Entreprise (Paris)

Julien Prévieux

Auteur de fameuses lettres de non-motivation, Julien Prévieux remet au travail sa déconstruction des mystiques contemporaines : entre les lettres des textes fondateurs de la science économique, il déploie une méthode de décryptage médiévale et en tire des oracles dignes d'un Nostradamus diplômé de Harvard - mention science-fiction. Cette hybridation de la réalité avec elle-même, la forçant à ouvrir la gueule pour qu'elle se morde la queue, quitte l'entreprise pour rallier/railler le political show : des empreintes du Ministre-candidat, reproduites en tampons (photo), poussent la logique de surveillance à son comble. Et ensuite, les intellos réac de Droit de Cités récusent l'intrication culture/politique?... . ; ;. . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. . . . . . . . . ... (crédit photo : Julien Prévieux)

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17 II 07 :: :: Mutatis Mutandis, Maison Rouge / Antoine de Galbert (Paris)

Malgré la surveillance stricte de la cerbère protobranchouille à l'entrée, nous entrons dans le vernissage le plus alchimique de ce début de printemps. Antoine de Galbert expose une sélection de ses acquisitions récentes. Anxiogènes sous la grande verrière (un bloc opératoire géant pour peluches éviscérées, des corps décapités envahis de gazon ou de planches dès les épaules, un robocop nu et obèse aux pieds calcinés), les pièces basculent dans l'humour, grâce au "Home" d'Erwin Wurm (photo), ou dans le gore taxidermique.

Nous sortons : dehors, rien de nouveau sous le soleil qui brille.

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17 II 07 :: :: Christine Rebet, galerie Kamel Mennour (Paris)

Hey, Tiger, you talkin' to me? C. Rebet compte : 3 cosaques, 7 petites filles, 1 tigre, 16 mm. Ses petits dessins fragiles et colorés, tous au même format, selon un protocole qui n'entrave pas l'émotion, racontent des histoires intimes, les comptines fantaisistes, qui resurgissent avant le rêve ou avant le sommeil, des petits contes enfouis, enfants. Qui guident au petit format vidéo, un super8 caquetant où l'histoire sans paroles asseoit un tigre dans le fauteuil du psychanalyste, la petite fille sur le divan, et la délicatesse des histoires douceâtres et terrifantes qu'on écoute au bord des paupières, sur l'oreiller. .. . . . . . . . . . L'espace chez Kamel Mennour s'est fait moins exigu qu'exigent.

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17 II 07 :: :: Gilles Barbier, galerie G.-P. & N. Vallois (Paris)

Nouvelles d'un monde flottant à l'envers, dérivant les pieds nus dans le grand bain idéologique. Barbier, dont je ne me lasse pas, fait figure d'humains: en pleine manif, un groupe est englué au plafond, les pancartes vides, retournées, grattent le plancher, les jupes s'ouvrent mais rien n'est montré. Dans la salle suivante, les coquillages eux-mêmes s'interrogent : où sont Karl, Sigmund, Friedrich, Walter? où vogue le radeau dérationnel (photo)? où déraille cette histoire de ruban à double face? où mènerait l'élasticité post-moléculaire - si les humains ont quitté le navire? . . . . . . . (crédit photo galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois)

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20 I 07 :: :: Les Barbares (Maxim Gorki), Théâtre de la Colline (Paris)

1905, petite ville russe du fin fond déprimé, bientôt vidée par la voie ferrée (les photos de Dmitri Baltermants vues en fév. 2005). L’époque et son idéologie fermentent : pro-européens versus pro-slaves, nihilistes vs socialistes, pouvoirs tradi vs idées neuves, la fanfare cacophonique des frictions. Des cris, des histoires entre une femme et plusieurs hommes, et l’inverse, et du champanskoïé. La diversité des registres sert un texte écrit au rasoir. Lacascade met en scène le mécanisme d'ensemble  : « ce qui est premier c’est le groupe, pas le rôle ». La polyphonie taraudait déjà Dostoïevski – et la Russie même, dans une schizophrénie toujours plus écartée. Cette vie contient tout, et son contraire, dans le même élan. (Saint André Markowicz, traducteur génial.)

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13 I 07 :: :: Sylvie Fajfrowska, Galerie Eric Mircher (Paris)

Des formats étendus ou érigés, où se figent des personnages paumés aux couleurs pantone, évoquant le Malévitch figuratif et ses moujiks ou les symboliques de l’enfance grimaçante de Murakami  : Fajfrowska manipule ses images virtuellement pures et les rend tragiques, vides de sens… A côté, j’ai la chance de jeter un œil sur les pièces en métal de Pradel-Fraysse (photo), hybrides solitaires dérivant entre homme dénaturé et animal domestiqué, et ce peintre de guerre autrichien (son nom ?) aux dominantes kaki-mauve. A suivre avenue Henri-Martin : un dîner convivial, un Alechinski au-dessus du lit, des dessins de Léger, Picasso, Matisse, la chaleur humaine de notre hôte, la présence d’Andrée P., mythe vivant du design et des arts. A nice evening, indeed !

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20 I 07 :: :: Thomas Lélu, "it does'nt exist", Galerie D. Fiat (Paris)

vc

Un petit espace pour le petit artiste qui monte. Quatre ou cinq toiles brutes mais tout sauf brutales, avec de simples tags-calembours : "Air de Paris Hilton", "LVMH OOQ" et autres du même acabit. Manière de relier par le jeu de mots anecdotique le microcosmos et la world pop culture. Appartenir aux deux : peut-être est-ce le rêve du people Lélu. Et au milieu se pose un crâne (comme s'il y avait besoin de sous-titrer sa vanité) épinglé de badges flashy.

Tonight, other artists exist...

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28 XII 06 :: :: Collection Sylvio Perlstein, La Maison Rouge (Paris)

Je n’étais jamais allé à la Maison rouge ; Matthieu non plus : nous nous y donnons rendez-vous entre Noël et 31.
Accueil chaleureux, espace convivial, scénographie qui tire profit du lieu : visite agréable en cours! Et les choix judicieux d’un collectionneur éclectique et éclairé : Takis, Witkin (ému de la voir enfin, cette photo au clou dans le nez), Rebecca Horn, un panorama de la photo dada, deux pièces très (é)mouvantes de Pol Bury cliquetant leurs fils comme une boîte à musique minimaliste, de drolatiques Broodthaers – et on finit par une tarte au chocolat et les actes du colloque du MAC/VAL « l’art peut-il se passer de commentaires »…

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25 XI 06 :: :: Laurent Tixador & Abraham Poincheval, In:Situ (Paris)

 Il n'y a chez Tixador et Poincheval rien qui puisse a priori émouvoir, factuellement, physiquement. Ils agissent par empathie, c'est une oeuvre empathique, la fascination qu'offre la scénarisation de leur expérience aventurière. La seule transposition de leur être-là, de leur humanité, dans des conditions borderline, morbides. Cette fascination obscène et cathartique, fascination devant la grandeur idiote et désespérée de l'inutile, mon admiration de ceux-là qui "rendent le monde habitable", selon le mot de Merleau-Ponty.
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11 XI 06 :: :: 5,000,000,000 d'années, Palais de Tokyo (Paris)

Les pièces plongent au coeur de mes doutes, explorent mes craintes les plus humaines d'instabilité ou de finitude, ma terreur de n'être que parcellaire, rémédiable, fragile, mon angoisse devant l'insondable et imprévisible inconnu. Ces bonbonnes de gaz peuvent à tout moment exploser, à tout moment l'anneau de bande magnétique s'affaisse en ma présence, je n'ose traverser la paroi de peur d'une boule de flipper géante. Cette expo terroriste frappe au hasard de l'espace et du temps. J'ai peur, oui, de l'inconnu. Et aussi du connu : la fin, dans 5 milliards d'années, seconde après seconde.

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 04 XI 06 :: :: Anselm Kiefer, Yvon Lambert (Paris)

Longues plaines désolées où s'étend la moisson fauchée, sous la cendre et le brouillard, sous le brouillard est l'ombre. Le souvenir qui s'écrit vers le loin. Statiques, le champ de plants morts, la chaise rouillée où personne n'attend. Pourtant au milieu des ruines et des rouilles, Kiefer agit et agite la toile et son suc, tantôt ternes, tantôt brillants. La mort sur ses toiles ne règne pas, ni le silence ; à peine des ombres passagères, car Kiefer réactivant la décomposition dans l'oeuvre l'impose à la vie que je suis, car elle me compose.

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 25 X 2006 :: :: inauguration de la FIAC, Grand Palais (Paris)

Allez, je vais trublionner : j'aime pas la FIAC au Grand Palais. Ce mastodonte ringard à défaut d'être à l'envi grandiloquent, sa cocarde plantée au milieu de son nombril de verre, à quoi rime d'y entasser la délicate armada de l'art actuel? J'aimais mieux la white box bonne à tout faire de la porte de Versailles que cette grande galerie de la contre-(r)évolution. Je fantasme la FIAC en laboratoire plus qu'en salon des antiquaires. Quand même, au menu de mon plaisir ce soir : Guillaume Paris, Christina Doll, Benjamin Sabatier, Kendell Geers, Véronique Joumard, Pauline Fondevila, et Alain Séchas chez Chantal Crousel

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 12 X 06 :: :: Zones de Productivités Concertées, MAC/VAL (Vitry)

Déjà pressentie comment tendance lourde dans la production des années 00, caractéristique d'un art actuel, l'interactivité s'offre le MAC/VAL. Si l'on demeure perméable à l'éternel claude rutault, l'inventivité de Daniel Chust Peters (photo) surprend, qui décline sa forme (une maquette 3D de son atelier) en objets à manipuler et altérer. L'interactivité, c'est peut-être régressif : tripoter et bidouiller comme on faisait avec nos jouets. Fait divers : un serveur renverse un plateau de verres pendant le cocktail; applaudissements de la foule, tassant les petits fours au fond des gosiers pour rire à gorge mieux déployée.

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10 X 2006 :: :: You don't need to emerge (but I do)

C'est d'un besoin qu'il s'agit dans ce blog : celui de dire, d'écrire, mes émotions, mes lectures, de la production artistique à laquelle je me confronte. Je vais le faire en toute humilité, avec la plus grande sincérité, et aussi de façon concise pour éviter toute abstraction théorique. Parce qu'il y a des productions, des pièces, des albums, des bouquins, qui me touchent, et qu'il y a aussi cette envie de dire à celui qui me touche : that's enough to make me high on you.

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